Quel futur pour notre agriculture européenne?

Auteur: Didier Vanderbiest
Mise en ligne: 12 avril 2013

Résumé: les mécanismes de « prix garantis » et de « fonds européen d’orientation et de garantie agricole » avaient pour objectif d’assurer une souveraineté alimentaire. Depuis plus de dix ans, ils ont totalement perverti la loi de l’offre et de la demande essentielle au bon fonctionnement du marché.

Lorsqu’en 1962, le Conseil Européen met en place des mécanismes de « prix garantis », de « fonds européen d’orientation et de garantie agricole », c’est sans imaginer l’impact long terme incroyablement destructeur sur notre agriculture ; si toutes ces mesures interventionnistes avaient pour objectif d’assurer une souveraineté alimentaire, on peut dire que depuis plus de dix ans, elles ont totalement perverti la loi de l’offre et de la demande essentielle au bon fonctionnement du marché.



L’exemple du marché laitier est très éloquent. Non seulement nous avons l’instauration de quotas afin de limiter la production mais régulièrement, nous avons l’Europe qui pratique « l’intervention » afin de garantir un prix minimum aux producteurs et pratique alors un parfait dumping commercial, elle vend sur le marché mondial du lait à un prix inférieur à celui du marché national.

De très nombreux citoyens considèrent nos agriculteurs comme de véritables junkies, de véritables drogués à la subvention et estiment qu’il faut arrêter cela immédiatement.

Lorsque la Nouvelle Zélande, début des années 80, était en pleine déliquescence économique, elle a réformé son agriculture. Les subventions ont totalement disparu et qu’a-t-on observé dix ans plus tard ? Une augmentation de la part de l’agriculture dans le PIB national, une augmentation de la productivité, une baisse des prix des terrains etc...

Il est évident que dans l’état actuel des choses, si on arrête les subventions d’un coup, les ¾ de nos agriculteurs feront faillite. Cette démarche doit donc être progressive MAIS SURTOUT être accompagnée d’autres réformes structurelles. Et j’insiste bien sur l’aspect structurel !

A quoi ressemble notre agriculture actuellement ?

Il y a deux types d’agriculture , l’agriculture CONVENTIONNELLE, subventionnée copieusement et l’agriculture dite bio subventionnée HYPERCOPIEUSEMENT; en effet, nos responsables européens estiment que pour passer d’une agriculture conventionnelle productive dont les intrants sont coûteux vers une agriculture bio peu productive et dont les intrants sont très coûteux, il faut dépenser l’argent des contribuables afin d’assurer la transition, le temps que le producteur bio obtienne des prix plus rémunérateurs. Et qu’observe-t-on ? Que beaucoup de fermiers au bord de la faillite passent au bio afin d’obtenir encore plus de subventions. Suite à cela, le marché bio n’absorbe plus l’offre et celle-ci vient concurrencer de façon déloyale (puisque subventionnée) le marché des produits conventionnels. Nous avons donc un marché totalement perverti à tous ses niveaux.

Je ne peux continuer sans évoquer ce qui se trame dans le cadre de la réforme de la PAC prévue pour 2014.

Entrés dans un fantasme "anti-OGM, réchauffiste et de disparition de la biodiversité", nos responsables veulent une agriculture plus… verte. Ils envisagent donc de subventionner telle chose plutôt qu’une autre, d’interdire telle pratique plutôt qu’une autre, d’instaurer des zones où la production est conditionnée voire interdite etc…  Un total délire interventionniste !

REFORMONS NOTRE AGRICULTURE, RENDONS LA LIBERTE A NOS AGRICULTEURS ! Si le but est d’abolir les subventions et de rendre nos agriculteurs indépendants, il est indispensable de réaliser des réformes en profondeur.

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